LE CMO de VIALINK au micro de la Robe numérique
Cette semaine, découvrez l’interview de notre CMO, Thomas VATINEL au micro de Oriana Labruyère, co-fondatrice du podcast La Robe Numérique !
La Robe numérique est un podcast dédié aux acteurs de la tech français et européens. Il traite des enjeux du numérique ainsi que des solutions pour y répondre !
Notre CMO a été interviewé dans le cadre de l’édition 2023 du FIC, le forum international de la cybersécurité ! Au programme, les bonnes pratiques de vérification de documents d’identité pour lutter efficacement contre la fraude.
Découvrez VIALINK à travers son intervention !
Retranscription
Oriana Labruyère (O.L) : VIALINK est une entreprise qui propose notamment de la vérification d’identité à distance. Peux-tu nous dire en quoi cela consiste et pourquoi est-ce important ?
Thomas Vatinel (T.V) : La vérification d’identité répond à un besoin pour les banques, assurances ou autres acteurs “d’avoir confiance” en les personnes avec lesquelles ils vont entrer en relation.
Nous nous rendons compte que depuis quelques années, les fraudes ont augmenté de plus de 120%. Soit plus que doublées entre 2020 et 2021. Cela s’explique par le covid et l’utilisation croissante du digital. De nombreux acteurs et institutions n’étaient pas préparés à correctement digitaliser, gérer les flux de demandes et assurer une sécurité complète des données clients.
O.L : Donc si on résume, c’est vérifier que la personne qui souscrit un crédit, un contrat, une assurance est bien la personne qu’elle prétend être et que les documents communiqués (carte identité, extrait de déclaration d’impôts, fiches de paie) sont bien attachés à la personne qui se déclare en être le titulaire ?
T.V : C’est exactement ça. C’est éviter qu’un citoyen, découvre 10 ou 15 ans plus tard que quelqu’un à usurpé son identité et souscrit 4 ou 5 crédits à la consommation. Évidemment, la personne ne s’en rend compte et découvre qu’elle est fichée à la banque de France que lorsqu’elle souhaite acheter un bien et faire un crédit immobilier. Elle fait face à un refus ainsi qu’à une demande de remboursements des crédits à la consommation sans jamais y avoir souscrit !
O.L : C’est effectivement un véritable fléau. On peut citer le baromètre anozrway, que je vous invite à aller lire, qui revient sur ce type d’attaques !
Vous faites, chez VIALINK, de la vérification d’identité à distance. L’idée est de fiabiliser cet utilisateur qui vient souscrire. Est-ce que vous pouvez nous expliquer très concrètement comment cela se passe ? Que fait votre solution ?
T.V : Ça se fait en quelques secondes à peine. Nous allons commencer par demander la pièce d’identité – quel qu’elle soit : une carte nationale d’identité, un passeport, un titre de séjour voire même un permis de conduire, qui n’est pas une pièce d’identité mais qui peut faire office de document d’identité dans certains parcours – de plus de 200 pays et territoires différents.
Par dessus, nous allons apposer une cinquantaine de points de contrôle qui permettent de faire un premier niveau de vérification et s’assurer que c’est un document officiel. Nous allons aussi interroger un certain nombre de bases externes et pour les institutions financières nous sommes un de seul prestataire à avoir un connecteur avec docverif. Docverif étant la base qui permet d’avoir accès à l’ensemble des documents d’identité déclarés perdus ou volés. Nous effectuons ce type de contrôle en quelques secondes.
Nous passons ensuite sur l’aspect face matching, donc la reconnaissance biométrique. Techniquement, la machine va vérifier qu’entre la photo sur le document d’identité et la caméra, il s’agit bien de la même et la bonne personne. Nous ajoutons, derrière, une surcouche de liveness donc une preuve du vivant pour éviter les écueils type deep fakes, photo 3D ou masque parce que finalement Mission Impossible est arrivé dans la vie de tous les jours ! Et quand tout est vérifié, l’utilisateur peut continuer le parcours.
O.L : Alors comment on évite l’utilisation de ces intelligences artificielles qui permettent de prendre un visage. Comment vous arrivez à lutter contre ça ? Aujourd’hui c’est encore une fraude de niche, mais demain les outils étant de plus en plus simples à utiliser ça pourrait se répandre… Est-ce que c’est l’agglomération de vérification de données qui donnent un feu vert ? C’est ça LA solution ?
T.V : C’est le faisceau de preuves, en effet. Nous avons repris ce principe là. Plus nous avons de feux verts, moins nous avons de risques.
Ensuite, nous analysons les feux oranges en fonction du risque prit entre une ouverture de comptes et la souscription d’un crédit par exemple. Concrètement, si on ouvre un compte en votre nom ce n’est jamais une bonne nouvelle mais c’est moins risqué qu’une souscription de crédit. Donc nous positionnons les niveaux de contrôle en fonction des risques.
Il faut positionner des niveaux de contrôles différents en fonction des cycles d’onboarding également. Et ce faisceau de preuves, nous permet derrière de valider ou non le dossier.
O.L : Aujourd’hui, on peut acheter des identités aisément et payer en cryptomonnaie … est-ce que ce type de vérification est généralisé et systématisé ? Je pense notamment aux banques moins traditionnelles ?
T.V : L’avantage et l’inconvénient des banques en ligne, c’est que peu importe notre nationalité nous y avons accès et que les réglementations ne sont pas les mêmes partout dans le monde.
C’est un des premiers points, chez certaines banques il sera plus facile d’ouvrir un compte en ligne. Déjà, parce que certaines d’entre elles sont rattachées à des banques institutionnelles et ont donc déjà la culture des contrôles. Un grand nombre de banques en ligne sont en réalité des fintechs qui proposent des comptes courants mais n’effectuent pas les contrôles KYC elles-même puisque qu’adossées à des banques traditionnelles qui vont elles faire le KYC.
O.L : Donc finalement, on est forcément confrontés à ces contrôles ?
T.V : Si c’est une banque française ou européenne oui. Si c’est hors union européenne, les contrôles ne sont pas les mêmes et il y a une perte de contrôle sur la donnée qui transite.
O.L : Le KYC n’est pas toujours fait avec des outils comme VIALINK. Parfois c’est un simple contrôle documentaire humain et si le scan est de bonne qualité, on considérera que la personne est bien celle qu’elle prétend être. D’où ma question sur le contrôle de cohérence que vous faites comme par exemple le contrôle des photos et du vivant dans un délai court pour prévenir les fraudes… C’est d’ailleurs assez contraignant, il faut avoir de la luminosité, un certain type de fond etc. et ce n’est pas toujours systématisé.
T.V : La technologie évolue, il y a de moins en moins besoin d’avoir un fond et de la luminosité. C’est finalement un travail sur l’expérience client qui se joue.
Ensuite, la réglementation oblige dans le cadre de face matching digital à proposer d’autres solutions, on ne peut pas imposer à un utilisateur de laisser son empreinte.
Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’autres solutions proposées mais elles ne sont pas forcément les plus efficaces et pertinentes.
L’univers financier bouge de manière précautionneuse et donc lentement.
Les banques ne sont pas les “early adopters” de ce genre de technologies. Nous aurions plutôt tendance à travailler avec des entreprises qui se créent aujourd’hui, qui sont “digitales natives” et qui ont compris l’intérêt de protéger leurs clients en s’équipant de ce genre de technologies. Non pas que les banques institutionnelles n’ont pas compris leur importance mais elles ont un héritage de systèmes d’informations contraignant… Toutefois, elles sont obligées de procéder comme ça et d’intégrer petit à petit ces solutions à leur parcours. Et tant mieux pour nous !
Cela signifie que nous avons encore de nombreuses années devant nous, beaucoup de gens à convaincre. C’est ce qui nous porte puisque lorsque je suis arrivé, il y a 3 ans ,chez VIALINK nous étions 45 et aujourd’hui nous sommes 100. Donc tant en termes de “people” que de chiffre d’affaires en 3 ans, nous avons doublé !
C’est parce qu’il y a un marché, qu’il est porteur et qu’il y a une prise de conscience globale et générale. Dans certains secteurs, c’est plus long mais la conscience est là, dans d’autres secteurs c’est plus rapide !
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